Foutez-vous la paix en habitant votre corps
"Une des expériences les plus essentielles de la méditation est de nous apprendre à habiter notre corps.
Et chaque fois que nous le faisons, nous redécouvrons un sens vivifiant de joie."
"Une des expériences les plus essentielles de la méditation est de nous apprendre à habiter notre corps.
Et chaque fois que nous le faisons, nous redécouvrons un sens vivifiant de joie."
Nombre de nos souffrances, de nos insatisfactions, de nos difficultés viennent de ce fait inaperçu : nous ne savons plus nous mettre au diapason de notre corps.
Oui, cela a l'air un peu étrange, mais notre corps est devenu un étranger.
Nous l'utilisons, nous ne savons plus lui faire confiance. Il est devenu abstrait, un simple ensemble de mécanismes, ou encore un instrument de plaisir… une autre forme d'exploitation de notre corps.
Nous voulons l'employer au mieux, mais non pas l'habiter, l'écouter, s'appuyer sur ce qu'il sait.
Comment nous sommes poussés à bout
Foutez-vous la paix, une toute autre approche
On est parfois tendu, frustré, stressé. Blessé. On voudrait naturellement que cela s'apaise. C'est déjà formidable. Une manière de ne pas se résoudre à ce qui nous entrave.
CESSEZ DE VOULOIR MÉDITER POUR MÉDITER VRAIMENT
J’en suis venu à cette proposition « foutez-vous la paix », parce que depuis plusieurs années, je constate que l’obstacle majeur pour comprendre la méditation est de croire qu’il faudrait réussir à faire quelque chose en pratiquant.
J'ai donné quelques conférences pour présenter mon dernier livre, Foutez-vous la paix. J'ai été marqué par les très belles questions que l'on m'a souvent posées. J'ai envie de partager avec vous ces quatre-là :
À l'issue d'une conférence, j'ai longuement parlé avec une personne qui traversait de profondes difficultés. Elle me demandait : « Comment aller mieux ? »
Éducation et culture
Je vais dans quelques semaines animer un séminaire avec Hadrien France-Lanord, où je me consacrerai à expliciter le sens de la culture. J'ai voulu, dans cette lettre, partager avec vous dès à présent quelques éléments de la réflexion que j'y développerai.
Depuis plusieurs mois maintenant, je propose de comprendre la pratique de la méditation à partir de ce geste où l'on se fout la paix. C'est un moment pivot de l'effort que je tente de mener pour transmettre ce que j'ai reçu sous le nom de pratique de la méditation.
Voici l'entretien que j'ai eu avec quelques membres de l'École occidentale de méditation que j'ai plaisir à partager avec vous tous…
Pour Noël, voici quelques images tirées de mon livre Transformez votre vie grâce au Bouddha.
François Roustang est mort dans la nuit du 22 au 23 novembre 2016. Je suis bien sûr extrêmement triste et je me suis dit que le mieux était de partager avec vous quelques réflexions. François a été pour moi un maître unique. J’ai rencontré de très nombreux maîtres, particulièrement dans la tradition bouddhique. Mais en un sens, l’un des plus importants de tous ceux que j’ai rencontrés a été François.
« L’amour d’un être humain pour un autre, c’est peut-être l’épreuve la plus difficile pour chacun de nous, c’est le plus haut témoignage de nous-même ; l’œuvre suprême dont toutes les autres ne sont que les préparations. »
Rainer Maria Rilke, Lettres à un jeune poète
Et si au fond, nous ne savions pas ce qu’est la bienveillance ?
J’ai découvert le travail de Tal Ben-Shahar, il y a maintenant plus de dix ans. J’ai reçu son manuscrit un matin dans le cadre de mon métier d’éditeur.
Je l’ai ouvert et je n’ai pas pu arrêter ma lecture. J’ai été complètement frappé par ce texte. Quelqu’un parlait du bonheur — d’une manière différente de tout ce que je pouvais connaître.
« Moment béni que celui où on se décide, où on s’engage à aimer désormais de toute sa force et imperturbablement ce que l’on craint le plus, ce qui nous fait, d’après notre mesure à nous, trop souffrir. »
Cette phrase de Rilke est folle ! Pourquoi ferions-nous cela ? Pourquoi devrions-nous dire « oui » à ce qui nous est pénible ?
Si nous réfléchissons un tant soit peu, nous ne pouvons que dire non. En fait, nous avons toutes les bonnes raisons de dire non ! La réalité n’est jamais satisfaisante, il y a toujours quelque chose qui fait défaut. Pourquoi dire « oui » ?
Lorsque nous pratiquons la méditation, un mouvement profond se fait en nous. Nous nous posons.
Simplement en nous asseyant sans objectif, nous redécouvrons une plus grande ampleur d’être.
Et c’est d’autant plus important que notre vie ressemble souvent à une course effrénée où nous avons l’impression qu’il nous faut sans cesse faire quelque chose de plus pour pouvoir être.
Or tel n’est pas le cas. Nous pouvons nous autoriser à être.
Tel est le sens de ma manière d’enseigner la pratique de la méditation.
Quel rapport avoir à son travail ? Le travail est-il seulement le lieu de l’ambition et de la compétition ? Peut-on s’y réaliser ?
Et l’argent, n’est-il pas ce qui détruit notre monde ? Le souci d’en avoir toujours plus ne souille-t-il pas tout ? Est-il possible d’avoir un rapport un peu sain à lui ?
Et la sexualité, comment la vivre justement ? Peut-on dépasser la gêne ou la griserie qui nous saisissent quand nous l’évoquons ?
Et l’amour ?
Ces questions ne nous concernent-elles pas pour de bon ?
Pour les dix ans de l’Ecole Occidentale de Méditation, nous avons décidé de célébrer la méditation et d’organiser le premier week-end porte ouverte accessible à tous.
La méditation a connu ces dernières années un grand succès, mais comment la comprendre, l’approfondir et la vivre ?
Les trois visages de la méditation
Dans l’Ecole nous transmettons trois visages de la pratique qui seront présentés ce week-end lors de séances de méditations que je guiderai.
Transmettre la « mindfulness » de manière plus juste
Il existe de très nombreuses façons de présenter la méditation. La manière la plus répandue actuellement est d’expliquer les bienfaits qu’elle procure : méditer vous rendra moins stressé, plus calme, ou vous permettra d’obtenir tel ou tel bénéfice…
Certes, la méditation aide profondément ceux qui s’y engagent régulièrement et nous comprenons mieux, chaque jour, comment elle le peut.
Mais à l’instant où nous avons un but, nous commençons à nous crisper : soit nous avons peur de ne pas y arriver soit, à l’inverse, nous sommes excité à l’idée de relever un nouveau défi.
La méditation est en rapport à la vie toute entière.