Nombre de nos souffrances, de nos insatisfactions, de nos difficultés viennent de ce fait inaperçu : nous ne savons plus nous mettre au diapason de notre corps.
Oui, cela a l'air un peu étrange, mais notre corps est devenu un étranger.
Nous l'utilisons, nous ne savons plus lui faire confiance. Il est devenu abstrait, un simple ensemble de mécanismes, ou encore un instrument de plaisir… une autre forme d'exploitation de notre corps.
Nous voulons l'employer au mieux, mais non pas l'habiter, l'écouter, s'appuyer sur ce qu'il sait.
Or je crois très important de découvrir comment habiter son corps, comment retrouver la sagesse qui lui est propre. Vous verrez, c'est retrouver ainsi la racine d'une joie simple et profonde qui va vous aider dans toutes les situations, les difficultés et les défis de votre existence.
En effet, la source de la joie ne réside pas dans un lointain qu'il faut chercher à atteindre, ne dépend pas de circonstances exceptionnelles, mais plutôt d'une manière de retrouver votre corps.
Tout le monde en a fait l'expérience, sans toutefois en tirer toutes les conclusions. Car nager ou danser, ces deux manières toutes simples de donner droit à notre corps, nous plonge dans une grande joie. C'est si bon de nager !
Quand moi je nage, je fais l'expérience du bonheur d'être corporellement en rapport à l'eau. Je ne fais rien de spécial, je ne cherche pas à réussir quelque chose, ni atteindre un état particulier, je m'abandonne à ce que mon corps sait. Je ne nage pas particulièrement bien, mais juste suffisamment pour pouvoir faire quelques mouvements de brasse. Cela suffit à mon bonheur. Car le bonheur d'habiter son corps ne dépend pas d'une technique, mais d'une qualité d'écoute et de présence.
Notre corps est notre maison. Notre bien le plus précieux. Or tant de gens le maltraitent, le violentent, l'empoisonnent — ou simplement l'ignorent. C'est dommage, car votre corps ne vous aidera que si vous aussi savez le remercier, l'encourager, et vous réjouir pour de bon de son existence.
Vous avez fini votre repas, vous avez bien mangé et vous avez une fringale.
Est-ce que vous allez continuer à manger toute la boîte de gâteaux, ou à l'inverse vous maîtriser, au risque de perdre le contrôle quelques instants plus tard ? Ou encore, est-ce que vous écoutez ce que votre corps pourrait vous dire ? Ce dont il a besoin ? C'est à cette approche beaucoup plus profonde et douce que je veux vous inviter.
Peut-être vous sentez-vous triste ou inquiet ? Peu importe ce qui vous arrive, l'important est de partir à la rencontre de ce que vous vivez et que votre corps est en train d'éprouver. Car alors il va vous montrer un chemin d'apaisement.
Écouter son corps, c'est trouver en soi des ressources oubliées et qui pourtant peuvent nous aider dans toutes les situations de la vie quotidienne.
Fabrice Midal Ecole Occidentale de Méditation