La Commission européenne a autorisé hier mercredi 28 juillet 2010 l'importation dans l'UE de six maïs génétiquement modifiés destinés à l'alimentation humaine et animale. Il s'agit d'une décision que l'on peut qualifier de passage en force puisque la Commission passe outre l’absence de majorité qualifiée au sein du Conseil européen des Ministres de l’agriculture.
Les semences concernées sont trois maïs hybrides du groupe américain Pioneer, de deux maïs transgéniques de la firme Monsanto et d'un autre du groupe suisse Syngenta.
En France, le parti des Verts a dénoncé cette décision comme un "passage en force" de la Commission alors qu'une "majorité d'Etats" ne veut pas poursuivre "la fuite en avant vers la contamination génétique de l'agriculture et de l'alimentation".
Un eurodéputé français, Jean-Luc Bennahmias, a quant à qualifié lui de "grossièreté" le feu vert de Bruxelles.
Notons que sur le plan de l’information des consommateurs, l’étiquetage des produits OGM ou contenant des OGM n’intervient en effet qu’à partir du seuil de 0,9%, seuil très supérieur au seuil technique de détectabilité. Cela signifie que l'on peut parfaitement détecter du matériel génétique modifié dans un produit sans que celui-ci soit étiqueté comme tel pour autant. En outre l’étiquetage ne porte que sur les produits destinés directement à l’alimentation, mais en aucun cas sur les sous-produits : vache, boeuf, une poule européenne peuvent avoir été nourries de maïs OGM sans que cette information ne soient portée sur les laitages, viandes ou œufs.
Voilà donc un scandale de plus et un scandale de taille. Grossièrement est un mot faible pour une décision probablement prise en raison des enjeux financiers et sous le pressions des lobbies de l'agroalimentaire et sans beaucoup penser à la santé publique. Plus que jamais vous risquez de manger des OGM à l'insu de votre pleine gré, lorsque du bétail a été nourri avec. Et cela peut être à l'avenir bien pire puisque l'autorisation de la Commission mentionne aussi l'alimentation humaine et qu'une pomme de terre génétiquement modifiée, Amflora de son petit nom, et créée par le groupe allemand BASF, risque d'être bientôt cultivée en France. En effet le Haut Conseil des biotechnologies (HBC) a vient de rendre un avis dans lequel son Comité scientifique conclut qu'elle « ne constitue pas un risque singulier pour l'environnement et la santé ».
Il parait que les OGM sont nécessaires à l'élevage qui consomme grande quantité de graines. C'est ce qui est dit couramment, hélas sans tenir compte du fait, et ceci même sans parler d'OGM, que nourrir le bétail de céréales provoque quantité de problèmes, et en tenant encore moins compte de l'évidence que la viande n'est pas une nourriture pour l'homme, bien au contraire. Il est pourtant clairement établi que les ressources de la planète sont amplement suffisantes pour nourrir une humanité (qui devrait être) végétarienne, alors que la consommation de viandes épuisent les dites ressources, tandis que des populations souffrent de la faim et de la soif partout dans le monde.
A quand une prise de conscience de chacun pour se nourrir convenablement tout en préservant sa santé, la santé collective et l'environnement ?
?