Dans le bouddhisme, on considère qu’il y a trois principaux troubles qui créent de la souffrance, ils sont nommés les trois « poisons » :
- L’attachement aux passions, les dépendances
- L’aversion et tous les sentiments qui nous font rejeter ce que nous ressentons comme « autre » : agression, violence, rage, haine, colère
- L’ignorance, qui va du déni de réalité au « je m’en foutisme » en passant par « l’aquaboniste » cher à Gainsbourg.
On peut d’une manière basique chercher à faire disparaître ces tourments, ou s’en servir pour comprendre notre humanité et en quoi nous sommes proches de tous les êtres vivants.
« Quoi qu’on fasse il ne faut pas chercher à faire disparaître les poisons, qui éveillent la bodhichitta en nous, mais la compassion envers soi même et le courage sont indispensables. Sans bienveillance, rester avec la douleur n’est rien d’autre qu’un combat. » Pema Chödrön
L’ignorance
C’est en fait le désordre principal d’où va se développer les deux autres. C’est la méconnaissance du potentiel réel de notre esprit.
« Une fois qu’on a établi le schéma neuronal qui consiste à s’identifier comme un « moi » unique, pourvu d’une existence indépendante, on perçoit inévitablement ce qui n’est pas ce moi comme « autre ». Nous considérons les autres êtres, objets matériels et toutes choses comme source de bonheur ou de malheur potentiels, et la vie devient une lutte pour obtenir ce que nous pensons indispensable au bonheur avant que les autres ne mettent la main dessus. Cette lutte est appelée « samsara » en sanskrit (roue ou cercle). » Yongey Mingyour Rimpoché
De cette fausse construction mentale (nous serions indépendants et autonomes) nous allons chercher avidement ce qui semble faire notre bonheur et rejeter âprement ce qui semble faire notre malheur. « Semble » car en fait nous recherchons ce qui consolide l’idée du « moi indépendant », c’est donc chercher à remplir une piscine de sable : sans fin !
Quand on en prend conscience et qu’on sort de cette recherche vaine, on peut atteindre un état de félicité ou de bonheur durable qu’on appelle dans le bouddhisme le nirvana. Cet état ne veut pas dire que tout est facile et sans douleur, mais que tout prend sens, événements plaisants ou non.
« Samsara et nirvana, sont deux points de vue, le premier est un point de vue fondé sur le fait de classer les expériences en deux groupes agréables et désagréables et de s’identifier à elles. Le nirvana est un état de conscience fondamentalement objectif dans lequel les expériences sont acceptées sans jugement. » Yongey Mingyour Rimpoché
L’attachement
On dit souvent que le désir est la cause de nos souffrances, mais il me semble, qu’au contraire le désir est la vie, telle l’éros de Freud face à Thanatos. En tant qu’humains nous avons besoin de désir, de reconnaissance, d’amour, de soutien, de partage. Les difficultés surgissent quand nous devenons dépendants de désirs qui ne sont plus des besoins ou quand nous cherchons à fusionner avec l’objet de notre désir.
L’addiction est la meilleure illustration de ce « poison ». Le Bouddha comparait ce poison au fait de boire de l’eau de mer. Plus on boit de l’eau salée, plus on a soif. Il est nommé Trishna, la soif en sanscrit.
L’aversion
A l’opposé, nous pouvons avoir une attitude de rejet total de ce qui remet en cause notre image de nous-même. C’est en fait la peur et principalement la peur du changement et de l’impermanence qui nous crée cette confusion.
Nous pouvons lire sur ce billet comment par la méditation utiliser ces émotions par la méditation pour sortir de la souffrance.