« Ce matin est tout lumière, je ne sais dans quel fond de ma tête. Et il y a une présence qui n’est point de la pensée, aux portes de la pensée. » Paul Valéry
Maître Dogen à la fin de son Zazengi nous dit :
Assis immobile, ancré sur le sol telle une montagne, on pense* l’impensé**. Comment peut-on penser l’impensé ? C’est dans ce qui n’est pas de l’ordre de la pensée***.Ceci est le véritable secret de la méditation assise.
Assis en posture de zazen, le dos bien droit nous sommes ancrés au sol et nous dressons comme une montagne. Les pensées que nous avons en médiation ne relèvent pas du domaine de l’analytique. Rappelons-nous qu’au début du zazengi Maître Dôgen nous dit : « Mettez de côté tous vos soucis et laissez au repos les dix mille dharmas. Ne jugez pas ce qui est bon, ne jugez pas ce qui est mauvais ». En méditation nous ne produisons pas de pensée discriminante ou incluant un jugement. Il suffit de les laisser passer telles des nuages et nous trouvons un état d’harmonie avec l’environnement. Nous pouvons alors pénétrer profondément l’état immobile de la méditation (le samâdhi). Lorsque nous nous asseyons il est important de le faire avec l’esprit mushotoku (sans esprit d’obtention). C’est la condition pour pouvoir atteindre ce qui n’est pas de l’ordre de la pensée.
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