Vous me connaissez, je suis un végétarien convaincu. Cependant, on peut admettre que le poisson est une nourriture intéressante au point de vue de la nutrition en raison de sa richesse en oméga-3.
Ou plutôt, il était. La commission européenne, qui n'a rien appris de la catastrophe de la vache folle, vient de ré-autoriser les farines animales pour la nourriture des poissons d'élevage. Mais est-ce qu'il arrive que les politiques apprennent des erreurs passées me direz-vous ? Les politiques n'apprennent jamais rien, mais ils sont souvent sensibles aux lobbies. C'est sans doute le cas ici.
Mais intéressons-nous à la question de la nutrition. Les poissons sont naturellement riches en oméga-3, un acide gras indispensable pour le cerveau, la rétine, entre autres. On trouve des oméga-3 dans l'huile de colza, dans l'huile de noix. Le poisson en est riche naturellement disais-je, mais le poisson d'élevage n'aura rien de naturel.
Les poissons accumulent des oméga-3 en se nourrissant naturellement de plancton, d'algues, de même que les bovins en accumulent en se nourrissant d'herbes.
Il est bien connu désormais que la vache ou le bœuf, nourris au tourteau de soja ou de tournesol, très riche en oméga-6, mais sans oméga-3 donnent du lait ou de la viande déséquilibrés, présentant des oméga-6 en excès. Une telle viande n'est est que plus mauvaise à la santé. Les oméga-6, également très importants, s'ils sont en excès , en déséquilibre par rapport aux oméga-3 peuvent apporter des quantités de problèmes. Un fait qui est de plus en plus reconnu.
Avec les poissons nourris aux farines animales, il va se produire le même phénomène, car ces farines ne contiendront pas d'oméga-3. Et le poisson d'élevage, qui ne se nourrira pas de plancton, ne présentera donc pas les qualités nutritives que vous en attendez. Alors cette décision de la commission européenne est peut-être une bonne occasion de devenir végétarien, et de ne pas nourrir ceux qui ne pensent que profit et viol de la nature.