Un moine a demandé à Sôjun [Mel Weitsman] : « Qu’est-ce que la pratique difficile ? »
Sôjun a répondu : « Ne pas bouger. »
Le moine a demandé : « Qu’est-ce que ce ne pas bouger ? »
Sôjun a répondu : « En zazen, cela signifie ne pas bouger. Quand votre jambe a mal, laissez la jambe pratiquer avec sa douleur. Si l’envie de vous en débarrasser survient, notez-la mais ne réagissez pas. Néanmoins, si une douleur aigue vous donne un signal d’alarme, vous pouvez décider d’ajuster votre posture. Dans ce cas, mobilisez seulement l’attention. Ajustez soigneusement votre posture. Ne vous laissez pas aller à vous justifier ou à vous faire des reproches. C’est cela ne pas bouger. Dans la vie quotidienne, vivez chaque situation selon ses conditions, fraîchement, avec cœur. Abstenez-vous de juger, de rejeter, d’exiger ou de réagir. Par exemple, quand une forte émotion comme la peur apparaît, ne la détournez pas, ne l’analysez, ne l’excusez, ne l’exagérez, ne la réprimez, ne la rejetez ni ne vous identifiez avec elle. Ne vous brimez pas vous-même. Au besoin, prenez une profonde respiration, relâchez votre ventre et votre visage. Mais ne vous préoccupez pas de vous féliciter ou de vous réconforter. C’est cela ne pas bouger. De cette manière, l’immobilité du zazen se poursuit dans l’immobilité de la vie quotidienne. Une rivière coule, une montagne est fixe. La fixité de la montagne est son écoulement. L’écoulement de la rivière est sa fixité. Quelle est votre fixité ? Ne bougez pas!
(lire la suite ICI).
Lung Ta Zen http://zemapprentimaitrezen.wordpress.com/