[...] Perdre sa tête, c’est trouver son coeur. C’est essentiel car la compassion est la vacuité vécue.
La compassion surgit toute seule comme un fruit de la vacuité, parce qu’en sortant des liens de l’ego et de la dualité, je découvre que tout est moi. Je ne peux cultiver la compassion à volonté; je n’ai pas de pouvoir sur mes sentiments. Ce que je peux faire en revanche, c’est voir la vacuité, vivre à partir de l’espace. Et alors, naturellement, l’amour grandira.[...]
Voir sa vraie nature ne signifie pas devenir un saint ; nous n’allons pas imméditament incarner l’amour absolu. En effet, des irritations, des jalousies, bref l’égoïsme continue parfois d’apparaitre. Mais nous voyons désormais ces mécanismes, et nous n’en sommes plus dupes.
Nous avons trouvé le terrain à partir duquel l’amour inconditionnel peut fleurir.
Mais il ne faut pas chercher ces fruits; il ne faut pas les attendre.
Voir est parfait ici et maintenant. Et d’ailleurs, disparaitre dans l’instant est la compassion ultime. Quand je vois que je n’ai pas de visage ici, j’accueille complètement celui de l’autre. Douglas disait que la vision était un amour courtois. Quelle grande courtoisie, en effet, que celle de disparaitre en faveur de l’autre? Car alors il n’y a plus d’autre mais l’accueil.[...]
Celui qui cherche la vacuité sans la compassion
Ne découvrira pas la voie sublime.
Celui qui médite seulement sur la compassion
Ne se libérera pas du samsara.
Celui qui parvient à les unir
Ne restera ni dans le samsara ni dans le nirvana.Saraha
Texte de José Le Roy. Lire l’article intégral.
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