Si l’on se livrait à un exercice de micro-trottoir à propos du karma, assurément il se dégagerait une écrasante majorité d’anonymes pour déclarer que le karma est le résultat des vies passées.
Cette conception est très réductrice et nécessite quelques approfondissements. Mais en premier lieu, il n’est pas inutile de se demander à quoi sert le karma. Tout le monde en parle sans trop savoir ce qu’il en est exactement mais en se posant de façon quasi systématique en victime du karma. Pour finir, on peut s’interroger sur les outils à notre disposition pour identifier notre karma individuel, ainsi que notre karma de couple ou de groupe.
Le seul fait d’être génère du karma. Les scientifiques ont prouvé que l’observateur d’une expérience modifie le résultat de l’expérience. « Etre », cela signifie affecter par notre seule présence l’environnement dans lequel nous existons. Cette action sur l’environnement, c’est du karma. Et lorsque l’on se met à agir, l’impact sur l’environnement est proportionnel à l’intensité de notre action ainsi qu’à la tournure que nous donnons à cette action. L’importance et la nature du karma généré varient en conséquence.
En d’autres terme, le karma est associé au lien qui nous unit à la manifestation matérielle de la création.
A cette notion s’ajoute la loi de retour. Qui veut que ce que nous exprimons nous revient. C’est ainsi que la manière dont notre présence affecte l’environnement nous affecte en retour. Il en est de même pour notre façon d’agir. Ce retour est la manifestation du karma.
Il convient d’ajouter que les effets reçus en retour nous affectent individuellement, ils agissent également sur le groupe auquel nous appartenons, sur notre famille, sur la société. De même nous subissons le retour des actions de notre groupe familial, sociétal ou autre auquel nous appartenons.
Combien de fois avons-nous entendu nos contemporains pleurnicher sur leur sort !
- « Je n’ai pas de chance ! »,
- « Quand j’essaie de faire quelque chose, de toute façon, ça rate ! »,
- « Si j’achète un appareil quelconque, de toutes façons, il va tomber en panne ! »,
- « Dès que je demande un truc, je me fais engueuler ! »
- Etc …
En raison de la loi de retour qui veut que nous générions nous-même notre propre karma, il semble qu’au lieu de ces pleurnicheries inutiles qui reportent sur autrui la responsabilité de ce qui nous arrive, une conduite simple devrait être adoptée : En effet, cette modeste compréhension des lois de la nature tend à nous responsabiliser. Et si nous sommes responsables de notre situation actuelle, le mieux est de l’assumer. Et, au lieu d’en vouloir aveuglément à la terre entière, ce qui aggrave encore plus notre karma, il semble préférable de réfléchir un peu. Si l’on ne peut plus faire grand chose pour le karma issu du passé, il faut prendre conscience du fait que le karma de demain se crée aujourd’hui.
Si l’on veut un meilleur karma, il faut rayonner autour de nous des pensées et des actions constructives. Par exemple, au lieu de ressentir de la colère pour les gens qui nous nuisent, et même si on a envie de leur donner deux baffes, il est préférable de penser qu’ils se génèrent un bien mauvais karma et de passer notre chemin, du moins si on y arrive.
Compte-tenu de tous les tracs que cela nous procure, on peut se demander à quoi sert le karma. On pourrait très bien vivre sans. Du moins, c’est ce qui vient à l’esprit quand on doit affronter des moments difficiles. Mais quand tout va bien, on considère que cela nous est dû et que ces bons moments dureront toujours. Pourtant, en se référant aux lois karmiques, le bon et le moins bon sont à mettre dans le même sac. Et le bon ne doit pas être négligé. Il suffit de comparer notre mode de vie à l’ère de l’Internet et de la Sécurité Sociale avec celui de nos aïeux qui travaillaient en usine en des temps où les congés payés n’existaient même pas.
Ainsi, si l’on s’interroge sur l’utilité du karma, il faut élargir le débat au delà du simple carcan de nos difficultés quotidiennes.
En première analyse, il apparaît que le karma nous permet de capitaliser et de mémoriser, consciemment ou pas, ce que nous avons appris à chaque fois que la vie nous a botté les fesses à la suite des erreurs que nous avons commises. On pourrait parler d’expérience, une expérience qui nous permet de progresser le long de notre chemin d’évolution sans avoir à repartir de la case départ à chaque fois.
En d’autres termes, le karma est la mémoire de tout ce que nous avons appris, réussi ou raté. Et cette mémoire nous permet de repartir de là où nous en étions pour grandir encore et encore.
A nous de comprendre comment ça marche si on ne veut pas perdre de temps sur le chemin.