Aux premiers siècles de notre ère, les Grecs célébraient la venue de Jésus-Christ le 6 janvier, à l'occasion de l'Épiphanie (apparition).
Ce jour-là, ils n'évoquaient pas sa naissance proprement dite mais plutôt son baptême dans les eaux du Jourdain par Jean-Baptiste ou encore le miracle des noces de Cana (l'eau transformée en vin), ou enfin la présentation du nouveau-né aux rois mages.
À Rome, en 354, le pape Libère reporte cette célébration au 25 décembre, en remplacement des Saturnales romaines et de la fête du soleil vainqueur (sol invictus) que les païens avaient coutume de consacrer au retour du soleil après le solstice d'hiver. C'est une manière de rappeler que Jésus est la «Lumière du monde».
C’est François d’Assise (12eme siècle) qui le premier célèbrera Noël, comme l’adoration pure et simple de la nativité du Christ.
Hiver 1223, dans une grotte d’Italie, à Greccio, la sainte crèche est reconstitué, il y a des animaux, des figurants et une foule nombreuse.
Chacun porte une bougie dans la main, chacun est venu avec sa flamme et elles dansent ces flammes comme autant d’étoiles dans le ciel. François prends la parole, exprimant sa lumière au coeur de la nuit, son amour unifié aux âmes seules, égarées et chacune d’elle frissonne. Il y a des larmes chaudes, la douceur transperce les carcasses les plus dures. La paix caresse l’assemblée, le souffle de l’Esprit annonce les retrouvailles, le vent divin de la Liberté, sans laquelle rien n’est possible, fait s’envoler les prisons de la raison.
Au yeux de tous, dans la paille du berceau de fortune, apparait l’enfant Jesus, flamboyant, il danse lui aussi comme un feu dans son âtre. De cette nuit il restera des témoignages élogieux de quelques puissants, ecclésiastiques ou non, qui se rallieront à la foi sans concession de Francois et à sa compréhension éclairée du message de Christ, loin des ombres dogmatiques.
Bref, belle nuit, douce nuit, c’est un tel succès que l’on demandera au saint de renouveler la célébration. Ensuite, le feu prendra très vite dans les foyers, et depuis, la crèche de Noël est toujours en vogue.
Quand au père Noêl c’est une autre histoire.
La date du 25 Décembre, anniversaire de la naissance de Jésus, est donc entièrement conventionnelle.
Pour tout dire l'année de la naissance du Jésus n'est pas non plus connue précisément. Les évangiles selon Matthieu et selon Luc la situent sous le règne d'Hérode Ier le Grand dont le long règne s'achève 4 ans avant notre ère. L'estimation généralement retenue par les historiens actuels va de 7 à 5 années avant notre ère.
Le moine Denys le Petit, à l'origine du calendrier adopté aujourd'hui dans le monde entier, se serait donc trompé dans ses calculs de quelques années.
Le messie est donc né bien avant Jésus Christ.
A propos de Jésus
Jésus vient du mot "éshoua" (en hébreu, Dieu sauve).
Le mot Messie («oint du Seigneur» en hébreu) se traduit par Christos en grec, la langue véhiculaire du bassin méditerranéen à cette époque, d'où le nom donné plus tard au fils de Marie, Jésus Christ, et à ses disciples, les chrétiens.
L’enseignement de Jésus s’adresse à tous, aux démunis en particulier. Ce n’est pas un pouvoir destiné à une élite quelconque. Ses mots sont simples et clairs, l’utilisation remarquable des analogies relatives à la vie de tous les jours rend son verbe universel. Cette limpidité des propos se retrouve dans la méthode d’enseignement des Maitres Indiens du Vedanta, où les sages de ce courant choisissent d’exprimer le mystère Divin de façon simple et directe, passant à travers le symbolisme, le rituel, sans les renier, invitant par des moyens concrets à retrouver notre source.
On retrouve une idée directrice dans l’enseignement de Jésus et celui des maitres advaita du vedanta, la notion d’Unité.
Maitre Jésus, rabbi Yeshua, disait :
«mon Père et moi nous sommes Un.»
Jesus étant fils de Dieu, de quel Père s’agit-il?
Les sages du Vedanta déclarent : «ekam Brahma, Aham tat.»
(Dieu est Un, je suis Cela, je suis Brahman.)
Il semblerait ici que les siècles séparent les hommes, mais que rien ne sépare la Vérité.
L’un et les autres voient les choses d’un même endroit, c’est un même niveau de conscience qui perçoit le monde, défini par les Rishis comme Conscience de l’Unité. Dans cet état, Il n’y a plus de sujet, plus d’objet, rien que la pure conscience rayonnante.
Cette Unité, les grands mystiques de tous horizons en témoignent de diverses manières, pendant le temps de leur vie sur Terre.
Voici quelques paroles de Jean Yves Leloup, qui a traduit et commenté l’évangile de Thomas: “Jésus cherche à nous éveiller à son propre état de conscience, par des formules paradoxales, il nous invite à prendre conscience de notre origine incréée, de notre liberté sans limites au coeur même des contingences les plus contraignantes.
Il s’agit de s’éveiller à la réalité Absolue au coeur même des réalités relatives ou décevantes”.
On retombe au coeur du Védanta (l’après Véda).
Les maitres Yogi réalisés, qui choisissent d’enseigner, incitent leurs disciples non pas à savoir, mais à connaitre, à se connaitre eux même,
en oubliant tout ce qu’ils savent
A ce sujet, devinez qui disait “Connais toi, toi même”.
Joyeux Noël à toutes et à tous.
Nathalie Tzorig Nichanian Yoga de la voix