Après une looongue absence de ce blog, reflet de la plénitude indicible que nous avons vécue en Inde cet hiver, j'avais envie de partager un peu de ce bonheur d'être, au petit matin à Rishikesh.
Après le chant des prières et mantras en sanscrit, suivi d'une méditation silencieuse et recueillie, à 5h le matin au Samadhi hall de Swami Sivananda, il est de tradition qu'un swami nous offre quelques perles de sagesse. depuis de nombreuses années maintenant, c'est un vieux et délicieux swami américain qui nous parle. Pendant longtemps, Swami Chidananda lui-même assumait ce satsang matinal, ce qui a donné lieu à l'édition d'un merveilleux livre de sagesse, "Contemplez ces Vérités".
Ames rayonnantes, compagnons en recherche du Divin
La sagesse humaine populaire reconnait que fondamentalement, en tant qu'être humain, nous voulons tous atteindre le bonheur et que nous voulons aussi éviter son contraire.
Bien que ce soit notre désir commun, et que nous soyons assez intelligents pour avoir crée la civilisation moderne de l'abondance, pourquoi n'y réussissons-nous pas ?
Etrangement, ce sont les pays les plus avancés qui ont les résultats les plus bas sur l'échelle du bonheur : Il doit manquer quelque chose.
Parfois, les gens en quête de bonheur se tournent vers la religion. Il se peut qu'ils y trouvent une certaine consolation, un objectif. Mais souvent, cela n'est encore pas satisfaisant.
Est il possible que nous nous évertuions à chercher le bonheur dans les satisfactions matérielles ou de l'ego, ou dans la vie spirituelle, sans comprendre ce qu'est réellement le bonheur, et comment le trouver ?
Poojya swami Chidananda-ji avait coutume de dire que sans la paix, il n'y a pas de bonheur, ce qui pourrait ressembler à de la sagesse populaire courante.
Ici, chaque jour, et de bien des façons, nous chantons shanti shanti shanti paix paix paix
Mais en réalité, au niveau le plus terre-à-terre, nous pensons que le bonheur se trouve dans la stimulation, et même dans la vie spirituelle, nous recherchons des expériences qui nous élèvent, nous stimulent.
Cependant, tout ce qui nous stimule vient puis repart, nous laissant un sentiment d'abandon, ou alors d'insatisfaction, nous en voulons plus.
Plus de Paix.
De temps en temps, il arrive qu'une personne ait une expérience dont elle ressent l'importance, mais qu'elle se dise : "ce n'était pas vraiment intéressant, il n'y avait rien d'exceptionnel" et reconnaissant que c'était important, elle cherche pourtant quelque chose d'autre qui en vaille la peine.
Parce que c'est la qu'on espère que se trouve le bonheur et la vérité.
Peut être c'est là justement qu'on manque notre objectif.
Le bonheur vient de la paix, et la paix est immobilité, vide, rien, c'est comme le silence, quand tous les bruits s'arrêtent, il n'y a rien là… mais quelque chose est là, c'est nous qui sommes là. C'est cela que nous manquons. nous nous manquons nous-même, notre propre fondement.
Dans la musique indienne, tout est spontané, et se développe à l'infini, mais en même temps il y a toujours un fond, un bourdon (de tanpura) qui est joué, et sur ce bourdon infini de magnifiques mélodies se déploient.
C'est cela que notre vie doit être. Trouver notre fondement qui est ce Silence, la Paix, l'Immobilité, et l'installer dans notre vie active. Nous ne sommes pas fait pour nous asseoir dans une grotte en silence, mais nous ne sommes pas fait non plus pour nous perdre dans le monde, sans fondement pour nous appuyer, nous enraciner.
Le but de toute nos pratique spirituelles est de nous aider à trouver ce Silence qui est toujours présent, et nous encourager à installer ce Silence dans notre vie active. Cela nous donnera un sens, et nous donnera la Paix et la satisfaction.
Hari Om Tat Sat
Swami Atmaswaroopananda (swami Bill)
de l'ashram Sivanananda de Rishikesh (Divine Life Society)
Morning talk du 22 février 2011, traduit par nathalie