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François, le Moineau d'Assise

Blog de : tzorig

François d'assise, homme du douzième siècle, jouit d'une grande popularité au sein des différents cultes chrétiens  et des autres mouvements religieux du monde. Les athées eux-mêmes pour peu qu'ils soient  sensibles à la bonté humaine, témoignent d'un réel respect pour ce saint d'esprit.
Je trouve une analogie dans  l'ascension de François D'assise, avec l'histoire de Bouddha Gautama. Enfance douce et vie dans un luxe hors du commun des mortels jusqu'à l'adolescence. Appel intérieur irrésistible, naissance d'une foi magnifique et rare, départ du foyer parental, vie d'ermite, rencontre avec la vrai nature du Soi, vie au service des autres, loin des fastes du monde et de ses pouvoirs. Enfin une renommée quasi immédiate et toujours grandissante.
Sans s'opposer aux dogmes établis, et parce que cela leur semblait nécessaire, les deux êtres effectuèrent une remise à jour des courants religieux de leur époque.
Leurs enseignements, découlant de l'expérience, cible le propos principal sur la pratique plutôt que sur le savoir. Pratique de l'action juste, du don de soi, vie simple dans l'amour et la recherche sincère de l'Unité (Nirvana, Dieu).

Stage de maçonnerie
Le modèle de l'Unité divine de François d'Assise était le Christ. Ce dernier (qui sera le premier), lui parla un jour, dans l'intimité d'une chapelle et demanda à François "de réparer son église".
Le jeune italien ne comprit pas tout de suite le sens figuré des propos et commença alors pour lui une longue période de reconstruction de chapelles en ruines.

E pericoloso sporgesi. Il n'est pas dangereux de se pencher au dedans
Un jour le jeune François rencontra des lépreux reclus dans un hameau, il en fut bouleversé. Que faire pour ces gens qui souffraient autant de leur maladie que du rejet de leur propre famille et de la société. On pouvait prier de loin, convaincu que cette malédiction venait de Dieu, mais quoi d'autre?
François descendit de cheval et prit les lépreux dans ses bras, sans rien dire, juste une petite larme d'amour, de compassion, pour chacun. Ce fut sans doute son premier miracle.

Bhakti, seva, satsang
Le parallèle du "petit frère des pauvres" avec les sadhus de l'Inde se justifie également.
François vécu souvent en solitaire, parfois en compagnie de ses disciples proches, dans la forêt, dans la nature. Il ne possédait rien et  portait une grossière robe de bure même le dimanche. Il habitait une hutte, mangeait ce que Dieu lui donnait, souvent du pain que les paysans alentours lui apportaient. François appliqua l'évangile à la lettre sans jamais déroger à la règle.
Il se mettait au service des autres et des pauvres en particulier, les encourageant, les écoutant, et leur distribuant l'argent qui lui était donné. Il ne voulait garder sur lui, ni une pièce, ni un morceau de pain, jamais. Une vie libre, dans la confiance totale, aux pieds de lotus du Seigneur. François, devint  vite un bhakta (adorateur du divin) extraordinaire et la lumière fut attiré par lui comme il attirait lui même les hommes et les femmes de bonne volonté.
Il prêchait partout, au hasard de ses routes quand il avait décidé de parcourir le pays, et chaque fois, ils étaient nombreux, les nantis ou les gueux, les croyants et les pas croyables, à succomber au charme de sa voix, à ses mots enflammés, à sa foi étincelante, à sa conscience ruisselante.
Beaucoup le suivaient, immédiatement conquis, les plus riches vendaient leurs biens pour les nécessiteux, les hommes d'Eglise, renonçaient à leurs privilèges, et les miséreux offraient leur coeur.

La voie de son Maître
François souhaitant créer un ordre religieux particulier, demanda l'assentiment de la Sainte Mère l'Eglise, car il ne tenait pas à diviser, ou à faire naître des querelles intrinsèques déjà nombreuses au sien de la Mère. Sans doute supportait-il mal une religion qui s'écartaient de plus en plus de l'Etre au profit de l'Avoir et qui entraînait les croyants dans son sillage et dans cet écart.
Le retour à la source s'imposait. L'application des préceptes du Christ, vivre l'évangile dans son authenticité, telle fut la règle principale de l'Ordre des frères mineurs (autorisés à mendier).

Cantare l'amore
Nous passerons sur les déboires du Saint avec le pouvoir pontifical souverain en place. Pour faire vite, disons, que François dérangeait. De par sa vie évangélique exemplaire, il faisait miroir, miroir éblouissant qui horrifiait les ombres parées d'or et de soie du Temple.
Le saint fit basculer la pensée religieuse établie par son approche amoureuse de Dieu et de toute la Création. Avant lui, Dieu était à craindre et se trouvait très haut. C'était une histoire de grandes personnes, des personnes dignes de grand savoir, capable d'interpréter les saintes écritures à leurs convenances. Avec François, Dieu est là, ici, dans les hommes, dans les lépreux et même dans les oiseaux et les fleurs, le soleil et les étoiles, dans l'eau et la pierre. Dieu n'est pas dans les livres.
Dieu n'est pas à craindre, il est à aimer.
François musicien compose et chante pour exprimer sa joie.
Son cantique du soleil devient vite célèbre. C'est le premier grand poème écrit en Italien, qui va inspirer les poètes et même les peintres. Fresques d'arbres et d'oiseaux, d'herbes et de ruisseaux.
Tralala.

Il est né le divin enfant
Le saint eut l'idée de commémorer pour la première fois la venue du messie. Il célébra ainsi à la nuit tombée, une messe dans une grotte transformée en étable. Chacun pouvait voir, l'âne, le boeuf, et l'enfant Jésus. Certains affirment qu'il s'agissait véritablement du Christ, tant la Grâce divine était présente et tant François était inspiré. Les fidèles, les notables, l'Evêque et les ministres du culte présents, furent  tellement touchés et comblés par cette célébration, que cette fête de la nativité fut reprise et entra dans les moeurs religieuses.
Le Saint fut aussi le premier à bénéficier des stigmates du Christ, il ne déposa pas de brevet.
Enfin, on lui attribue de nombreux miracles.
Le frère parlait avec les animaux et s'entretenait avec les anges.

Ce n'est qu'un au-revoir mes frères et soeurs
François est parti dans le ciel. Il parle avec les  oiseaux.
Il danse avec le soleil et chante avec le vent :
"Je t'aimais, je t'aimerai, je t'aime de toute Eternité ".

Joyeux Noël à tous.

 

Adam Callejon