Ce texte est la reprise d'un excellent article de Geneviève Daune-Anglard, paru dans le journal en ligne l'alsace.fr. Pour accéder au texte d'origine, cliquez sur ce lien.
La structure de l’eau peut-elle être durablement modifiée par des molécules à haute dilution, même après que celles-ci ont disparu ? C’est ce que suggèrent les travaux du Dr Jean-Louis Demangeat, chef de service de médecine nucléaire au centre hospitalier de Haguenau.
Depuis plus de 20 ans, le Dr Demangeat, biophysicien et chef du service de médecine nucléaire du centre hospitalier de Haguenau, s’intéresse à ce qui se passe, d’un point de vue structural, dans l’eau à de hautes dilutions de natures diverses. Il s’inscrit ainsi dans la ligne des travaux initiés par Jacques Benveniste en 1988 et qui avait valu à ce chercheur qui avait postulé l’existence d’une « mémoire de l’eau » de se retrouver au cœur d’une violente polémique.
Des recherches convergentes de plusieurs laboratoires, dont celui de Jean-Louis Demangeat mais aussi du Pr Luc Montagnier, semble indiquer que Jacques Benveniste avait mis le doigt sur quelque chose. Ces travaux ont été publiés récemment dans des revues internationales et présentés par leurs auteurs lors du dernier congrès européen d’homéopathie qui s’est tenu récemment, à Strasbourg.
À Haguenau, le Dr Jean-Louis Demangeat a étudié par des techniques de RMN (résonance magnétique nucléaire) la modification des temps de relaxation de l’eau, dans des dilutions très élevées de silice-lactose, de manganèse ou d’histamine, préparées selon le processus d’agitation/dynamisation utilisé pour préparer des médicaments homéopathiques.
Une structure cristalline
« Aux dilutions supérieures à 12 CH, explique le médecin, il n’y a plus de molécule de produit dans l’eau. Pour donner un ordre de grandeur, un litre de vin dans le lac Léman correspondrait à une dilution de 7 CH et le même litre dans l’Océan Atlantique, à une dilution de 11 CH à peine. »
En se basant sur les caractéristiques de relaxation RMN du proton de la molécule d’eau, le médecin a pu montrer une différence entre l’eau des ultra-hautes dilutions et l’eau n’ayant pas été en contact avec un soluté (lire ci-dessous).
En étudiant des dilutions croissantes d’un mélange lactose-silice ou d’histamine, le biophysicien a découvert un comportement paradoxal : « À de très hautes dilutions, tout se passe comme si l’eau prenait une structure organisée, quasi cristalline. »
Pour Jean-Louis Demangeat, ceci signifie qu’à ces très hautes dilutions, « l’eau s’organise en super-structures, d’une taille supérieure à 4 nm de diamètre et qui rassemblent plusieurs centaines de molécules d’eau ». Si on chauffe la solution, ces superstructures disparaissent.
« Ceci permet d’imaginer que ces superstructures contiennent des nanobulles de gaz dissous générées par l’agitation violente à chaque dilution. Autour de ces bulles, les molécules d’eau s’organiseraient en cristaux de glace pour former une couche remarquablement stable grâce aux impuretés et aux sels. »
Des cages de glace
Ce phénomène est connu dans le permafrost, où même lorsque la molécule de gaz (méthane par exemple) est partie, il reste comme une enveloppe vide d’eau glacée qu’on appelle clathrate ou cage de glace. « À de hautes dilutions, reprend le médecin, ces superstructures seraient suffisamment stables pour en générer de nouvelles et de taille supérieure à chaque nouvelle dilution. »
Pour le chercheur, ces travaux rejoignent ceux du Pr Luc Montagnier qui a démontré que certaines séquences d’ADN bactérien étaient capables d’induire des signaux électromagnétiques distincts à différentes hautes dilutions et à condition que ces dilutions aient été soumises à une forte agitation. « L’équipe de Montagnier propose elle aussi la formation de nanostructures polymériques de l’eau, dans lesquelles les électrons vibreraient de façon synchrone un peu à la manière d’un laser. » Et c’est la taille de ces structures qui déterminerait le type d’émission électromagnétique mesuré.