"Jusqu'où s'arrêteront-ils" disait le très regretté Coluche en raillant les âneries des hommes politiques. La phrase reste d'actualité. Comme moi, vous n'avez sans doute pas échappé au battage médiatique fait autour du fiasco de l'équipe de France à la Coupe de Monde de football. Que des joueurs, plus que grassement payés, se comportent ainsi, est scandaleux, tout le monde est d'accord là-dessus. Quel triste exemple donné la jeunesse.
Malheureusement, le délire ne s'arrête pas là. Les joueurs et autres pourfendeurs des valeurs sportives (comme un entraineur qui refuse de serrer la main de son homologue) méritent une sanction ou, au minimum, le mépris.
Au lieu de ça, l'Elysée a annoncé que ce mercredi après-midi se tiendrait une réunion de travail sur la débâcles des bleus, autour de Nicolas Sarkozy et en présence de François Fillon, Roselyne Bachelot et Rama Yade. Que d'énergie mobilisée pour des gens qui se comportent comme des voyous...
Mais il y a pire. Toujours de l'Elysée, vient l'information que Nicolas Sarkozy recevra demain matin le footballeur Thierry Henry "à sa demande".
Vous voyez un peu ça ? Un joueur dit qu'il a mal vécu le truc, il demande une entrevue avec le président et l'obtient! Remarquez que nous avons déjà vécu un précédent lamentable en 2006, avec Jacques Chirac alors président, qui disait lors d'une réception à l'Elysée: "La France vous pardonne"' à Zinédine Zidane, auteur du coup de tête que l'on sait...
Et le pauvre gars qui vit mal de ne pas trouver du travail, ou de voir sa retraite repoussée, ou la mère de famille qui n'arrive pas à nourrir ses gosses, vous croyez qu'ils peuvent obtenir une entrevue avec le président, sur simple demande, et dans les 24 heures ? Je ne pense pas.
Que le comportement des joueurs soit une honte est une chose, mais que des hommes politiques se focalisent là-dessus, pour d'évidentes raisons démagogiques, au lieu de s'occuper de questions sérieuses et de tenter de résoudre les (vrais) problèmes des française, comme disait Coluche: "c'est encore pire... et pire c'est grave déjà. Alors encore pire..."
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