Voici une histoire incroyable, abracadabrantesque, lue dans le New York Times.
Le personnage central, et aussi la victime, de l'histoire est l'écrivain Raj Patel. L'homme vit un enfer parce qu'il est déifié :-)
Une secte, la Share International, a un leader (communément appelé Maitre, il fait ce qu'il faut :) du nom de Benjamin Creme. Celui-ci avait prophétisé l'arrivée en 1972 d'un messie, incarnation du Dieu Maitreya. Un messie pour toutes les formes de croyances et qui serait "l'enseignant du monde"
D'après Creme, Maitreya devait notamment avoir la peau sombre, être né en 1972, avoir fait un voyage d'Inde jusqu'à Londres en 1977 et être atteint de bégaiement.
Or voilà que notre pauvre écrivain, passant dans les médias pour promouvoir son dernier livre, divulgue quelques éléments, somme toute anodins, de sa vie. Des éléments qui coïncident pile-poil avec la prophétie de Creme, et voilà que Raj trébuche sur un mot ce faisant. Pour les fidèles de la Share International, c'est clair, Ral Patel est Matreya!
Depuis, le site Internet de Raj a été pris d'assaut, et
notre écrivain a été submergé par les mails lui demandant "Etes vous l'élu
?". Situation intenable... et pour y remédier, Raj a décidé de retirer le
lien de contact de son site... ce qui n'a fait qu'empirer la situation! Car
d'après la prophétie, Matreya ne confirme pas, ou n'est pas capable de
confirmer être un Dieu. Et voilà que les membres de Share International, plus
convaincus que jamais, passent les écrits de Raj au crible, à la recherche d'un
message caché.
Une histoire vraiment drôle (pas pour Raj Patel...), mais aussi très instructive finalement. Car elle nous rappelle où peuvent mener les croyances mystiques ou spirituelles qui font fi du plus élémentaire bon sens au profit du fanatisme aveugle. Cela conduit aux comportements les plus fous. Il y a déjà eu quelques précédents dans l'histoire...
Si Dieu doit être rencontré, et si l'on se réfère aux grands mystiques (Thérèse d'Avilla, Saint Jean de la Croix, etc...) on a à priori plus de chances de sentir sa présence en récompense ou en résultats des efforts ou de la démarche sincères fournis lors de l'oraison ou de la méditation, plutôt que de le voir passer à la télé sa Bible sous le bras ;-)
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