Voici la preuve irréfutable que ?zen? veut dire ?ne pas penser?, car même si ?zen? est communément traduit par ?méditation?, le véritable sens du terme va chercher plus loin que ses caractères sino-japonais quand on se base sur le sens étymologique de sa phonétique d’origine indienne.
Tout d’abord le zen n’a rien à voir avec une quelconque technique de respiration comme on le dit généralement. Il s’agit là d’un développement du zen ou d’un retour en arrière dans le processus de réalisation de soi.
Le zen c’est l’étape très difficile du lâcher prise total, donc pas d’exercice de respiration, pas de concentration, mais juste de l’attention.
Cette attention est particulière car si on commence par prendre conscience de sa respiration et qu’on décide de ne plus la contrôler, il faut avoir au préalable fait des exercices respiratoires justement, pour préparer le corps dans une bonne posture, et ensuite forger l’esprit afin d’atteindre cet état de ?non pensée? telle qu’on peut la traduire par la racine indienne (dhyâna) du terme Zen-na (Dhya=pensée Na=non).
Si en chinois ou japonais la caractère ?chan ou zen? se traduit par ?méditation?, c’est aussi un résumé car les pictogrammes qui composent zen (? + ? = ?) peuvent être interprétés comme ?développement personnel?, ?révélation de l’âme?, ?révélation de la simplicité?, ?démontrer l’identité unique en soi?, ?apprendre à être soi-même ?, etc .
Le pictogramme de gauche (?) veut dire : désigner, démontrer, enseigner. C’est aussi tout ce qui a un lien avec la spiritualité.
L’idéogramme de droite (?) est formé de plusieurs pictogrammes et cela veut dire : Simple, unique, personnel. On a deux bouches et une arme de paysan. Ce tout symbolise la lutte pour la liberté.
Zen ou chan (?) veut donc dire beaucoup de chose en sino-japonais et on peut en faire une page A4 pour en parler.
Mais on peut aussi se baser sur l’origine lointaine de cette philosophie pour comprendre cela.
Le terme Zen est un dérivé phonétique de Dhyâna qui est la septième étape du sutra du yoga. La respiration (pranayama) est citée à la quatrième étape et donc si on se base sur ce système évolutif, le fait de dire que le zen c’est la respiration, c’est vraiment un retour vers les étapes précédentes. Il y a donc là une erreur d’appréciation au niveau du langage et de la forme.
Bodhidharma qui est le légendaire ou symbolique fondateur du zen, propose l’immobilisation pour atteindre cet état d’esprit.
Dans le Yi jing ou livre chinois des mutations, l’hexagramme 52 (Gen la montagne) parle de la façon de s’immobiliser pour atteindre l’état d’éveil. Dans la culture chinoise des cinq éléments on fait référence aux cinq organes qui sont intimement liés avec le fonctionnement automatique du mental. Or on voit que le cœur est un organe qui est toujours en mouvement et que si on se base sur l’immobilisation du corps pour ralentir sa respiration et son rythme cardiaque, la pensée devient automatiquement beaucoup plus calme.
Tant que le cœur bat, les pensées affluent car le mental est liés aux organes. Le fait de se concentrer sur la posture immobile, permet de tranquilliser le rythme respiratoire et cardiaque. En théorie il faut se concentrer sur les pensées du cœur.
La moralité de ce postulat, s’il y en a une, c’est que le zen c’est avant tout la voie du cœur.
Si le samâdhi qui est la 8ème étape de la réalisation, doit passer par l’arrêt du cœur, on peut alors comprendre ce que signifie le terme ?nirvana? qui désigne la mort en fait. Mais il n’est pas certain qu’il faille mourir pour atteindre le samâdhi, ni le nirvana d’ailleurs si l’on se réfère à la théorie bouddhiste.
Les gens qui nous disent de rester zen, devraient le devenir d’abord eux-mêmes pour savoir de quoi ils parlent, car avant de rester zen il faut être zen et avant d’être zen il faut devenir zen et cette étape n’est pas donnée à tout le monde comme on l’imagine trop souvent.
Quand on vous demande si vous êtes capables de rester zen, répondez poliment en récitant le proverbe zen chinois qui dit : « un bon coup de poing vaut mieux que de vaines paroles ».
L’origine de ?zen? proprement dit c’est Shaolin et la pratique du kung fu.
Comme quoi un terme qui voyage peut vraiment être interprété de mille façons.
Alors si on vous dit de rester zen, répondez : « N’y pense même pas ». Si la personne ne comprend pas, le silence qui suivra sera peut-être révélateur de l’esprit du zen qui est finalement à portée de chacun.
Le samadhi est déjà présent en nous, mais pour cela il faut passer par les étapes de la réalisation qui consiste d’abord à retrouver ce cœur d’enfant que nous avons laissé en grandissant.