??? - W?shìdào - Le cheminement vers l'éveil par la discipline martiale
Dans un monde où nous sommes constamment sollicités à la consommation abusive et où l’avenir semble dans cette perspective bien compromis, la voie du guerrier se révèle alors peut-être comme une solution pour sauver son âme.
La discipline martiale enseigne l’art de la guerre, non pas dans le but de vaincre un ennemi, mais de stopper et transcender le mental qui nous mène tous par le bout du nez. Nous sommes pratiquement tous devenus les esclaves de notre propre pensée qui est elle-même influencée par des illusions nourries par des millions de personnes. Notre société nous apprend à devenir rentiers et assistés et nous croyons y trouver un idéal, alors que le résultat est toujours décevant. Nous jouons aux gens heureux avec nos beaux vêtements et nos belles maisons, voitures, etc. Nous le faisons parce que le malheur nous fait peur et parce que le véritable bonheur dans sa simplicité est un leurre dans ce monde matérialiste.
Le Bushido apparaît comme une solution dans cet époque de querelle et d’ignorance (Kali Yuga), non pas pour juger et contrôler les insurgés, mais pour faire une transformation en soi-même.
Nous utilisons généralement nos yeux pour juger le monde et agir dans un état émotionnel qui engendre un cercle vicieux de possessions, de pouvoirs et tout ce que cela peut engendrer. Nous parlons aux autres et à nous-mêmes, en termes de ce que nous avons vu et ce que nous croyons savoir. La voie du guerrier consiste à être conscient de cela, et elle nous apprend à écouter la vie plutôt que le mental. En écoutant le son du monde ou de la vie en soi, le guerrier est conscient que le monde changera dès qu'il cessera d’écouter ses pensées.
La volonté de marcher et de combattre est une source d’énergie puissante, qui peut être stimulée par l’acceptation de la réalité de la condition matérielle de la vie incarnée. Il n’existe pas de rentier véritablement heureux, car cette perfection est créée par l’illusion de la pensée.
Le mental sert à calculer les différentes options et potentiels en vue de saisir l’opportunité idéale à chaque situation, mais au moment opportun il doit laisser la place à la vraie conscience de l’être. Le problème vient du fait que le mental prend trop de place dans un monde qui s’enfonce dans la suffisance et le minimalisme.
Pour devenir un Bushido nous devons en premier lieu faire usage de nos oreilles pour les charger d'une part du fardeau de nos yeux qui nous emportent toujours dans le jugement. En écoutant le son de la vie nous pouvons commencer à découvrir sa réalité.
Le monde est comme ceci ou comme cela parce que nous disons et croyons qu'il est ainsi. Si nous cessons de nous dire que le monde est comme ça, le monde cesse alors d'être comme ça.
Pour cela nous devons défaire cette réalité de pensée en décidant de ne plus croire au son du mental et en ne cédant plus à son chantage.
Pour avoir cette volonté de Bushido il faut une aide extérieure, comme un esprit tutélaire, un animal de puissance chamanique ou un guide authentique, sinon on retourne vers son mental chéri qui a déjà préparé le retour avec plein de belles illusions pour remplacer cette occasion de trouver la réelle liberté.
Le développement la puissance dans l’art martial ne doit pas avoir de but de victoire, mais il doit être accompli dans le but d’aimer marcher, d’aimer vivre et pour aider les autres. Le travail de la technique martiale ne doit pas être achevé pour nuire à autrui, mais pour développer des capacités dépassant celles de l’ordinaire, dans le but d’accroître des facultés médicales, sociales, culturelles et spirituelles.
Le regard que nous portons vers la réalité du monde engendre automatiquement le jugement, la colère et l’action. C’est là qu’est le piège du mental qui nous concocte toujours de solutions et des concepts pour changer le monde. En décidant de changer pour devenir un Bushido, le monde ne peut plus nous changer et c’est là que ça change tout.
L’écoute du son de la vie permet de ne plus écouter le mental. Pour cela il faut comprendre le fonctionnement du sens de l’ouïe dans une perspective d’introspection. Cette écoute permet d’accumuler une grande énergie. Le froid est la source de cette énergie qui est liée à nos peurs les plus sombres. Pour appréhender cela il faut se concentrer dans le cœur et en faire descendre son feu dans le ventre. Cette alchimie va aider à renforcer la volonté et soutenir l’action.
Chaque fois que nous finissons de penser à quelque chose, le monde est toujours tel qu'il devrait être. Nous le renouvelons, nous lui insufflons de la vie, nous le maintenons par notre bavardage intérieur. Et ce n'est pas tout, nous choisissons aussi nos chemins comme nous parlons à nous-mêmes. Par conséquent, nous répétons toujours et toujours les mêmes choix jusqu'au jour où nous mourons, cela parce que nous continuons toujours et toujours à répéter le même bavardage intérieur jusqu'au jour où nous mourons. Un guerrier est conscient de cela et il s'efforce de mettre fin à son bavardage intérieur.
Le service militaire a été instauré chez nous à l’origine, pour éradiquer la violence des jeunes, et la voie du Bushido a été créée pour éradiquer la violence en soi.
Notre époque est une ère tourmentée par les ténèbres de l’ignorance. Chacun veut expérimenter le bonheur mais personne ne possède la solution miracle pour changer la condition du monde. La voie du Bushido consiste à devenir un brave guerrier, non pas dans le but d’avoir un palmarès, des médailles et toute la gloire que cela peut apporter, mais un bien-être intérieur. Cette sensation de plénitude permet de ne pas se soucier d’un résultat. La compétition mondaine et le stress que cela génère est totalement lié à notre faculté de penser et de communiquer, et c’est là qu’est la subtilité du sens de la voie du guerrier qui ne se laisse pas absorber par cet aspect trompeur de la vie.
Nous avons un sixième sens physique dont l’organe se trouve au centre des intestins. C’est ce que nous appelons le champ de cinabre. C’est un four, une usine à gaz, qui se caractérise par une petite poche dans les intestins et qui est très développée chez les sportifs. C’est en ce lieu qu’on ressent la vie crépiter et c’est en ce lieu qu’on la fait fructifier. Le sixième sens est utile à ressentir l’énergie vitale qui peut être améliorée par la méditation. En faisant descendre le feu du cœur dans les intestins nous créons un métal liquide qui est la source même du souffle dans le corps. Le souffle vital ne doit pas être interprété comme la respiration, mais comme la source de la vie dans le corps.