On sait que les émotions agissent sur ces deux aspects de notre être, c’est flagrant avec la respiration qui change au gré de nos émois. La posture nous met aussi dans un état de stabilité physique et mentale, qui nous permet d’être moins sujet aux variations affectives. Telle la montagne stable nous pouvons avoir une plus grande confiance en ce que nous sommes et nous confronter avec plus d’assurance et d’authenticité au monde. Cependant pratiquer zazen c’est encore aller au-delà de cette condition. « Pratiquer régulièrement permet de réaliser un état de tranquillité. Mais cet état n’est pas le but de la méditation. » Le risque de ces vécus positifs c’est justement qu’ils nous empêchent d’aller au-delà. C’est pourquoi parfois certains maîtres expliquent que les expériences négatives vécues lors de notre méditation sont plus profitables, car nous ne souhaitons pas nous y accrocher, ce qui n’est pas le cas de celles positives. Or toutes les deux sont des pièges dans lesquels nous pouvons tomber.« Les bonnes expériences durant la méditation, se transforment en obstacles si l’attachement s’en mêle. Si nous ne nous attachons pas à elles, elles deviennent ce qu’elles sont en réalité : des matières premières pour la réalisation. Il faut être particulièrement vigilant et prudent si vous ne voulez pas devenir trop sûr de vous ou autosatisfait.
Les expériences négatives sont une bénédiction dans la pratique. Efforcez vous de ne pas y réagir par l’aversion : ce sont de simples expériences, aussi illusoires qu’un rêve.
Dans la méditation comme dans la vie, il nous faut apprendre à demeurer libre de l’attachement aux bonnes expériences, et de l’aversion envers les mauvaises. »Sogyal Rimpoché
Le non attachement à ce qu’on vit est donc la première clé dans la voie du zen. Mais que cherche-t-on à expérimenter au-delà ?
La pratique du bouddhisme emprunte trois voies (que l’on peut voir comme se nourrissant les unes et les autres, mais qui sont en fait concomitantes) que sont la méditation (Samadhi) avec la Sagesse (Prajna) qui est une vision toute autre du monde, qui permettent l’action juste dans le monde (Sila) .
Mais quelle est cette sagesse ?
« Il s’agit d’établir un autre mode d’expérience, qualifiée traditionnellement de « non-duelle ». le silence de l’esprit ne suffit pas on y associe une présence et une clarté de l’esprit (claire lumière). »
Il s’agit donc d’aller au-delà du silence de l’esprit qu’on peut trouver dans la méditation, trouver cette ouverture non-duelle, sur la Vie.
« Ce à quoi on s’éveille dans le bouddhisme, c’est le potentiel intégral de sa propre nature, lequel est jusqu’alors, limité par ce qu’on appelle communément le « dualisme » – la croyance en un « moi » distinct et existant par lui-même, séparé d’un « autre » que l’on croit tout aussi réel et distinct. Le dualisme n’est pas un défaut de notre nature, mais un mécanisme de survie complexe, profondément enraciné dans la structure et le fonctionnement du cerveau et qui peut être transformé au moyen de l’expérience intérieure »
Autant on peut éventuellement donner des conseils pour atteindre la pacification mentale, en étant vigilant sur le corps, la respiration, en utilisant des visualisations, des sons, autant il paraît impossible de dire comment accéder à cet état non-duel.
« Il n’y a pas réellement de technique pour atteindre cet état non-duel, car il se caractérise justement par l’absence de technique. On peut juste s’y disposer et s’y exercer. »
alors asseyons-nous
en silence
belle aventure …
“Pourquoi méditer ?” Car il s’agit précisément là de jouir d’un état sans pourquoi.
À vrai dire, la méditation zen est une perte de temps. Qui pourrait la recommander ?
Et pourtant…
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