« Nous ressentons tous que le monde devient difficile, que le futur est inquiétant ou tout au moins qu’il nous interroge. On peut penser que, dans les conditions qui sont les nôtres, la méditation nous permettrait d’acquérir un certain bien-être, une sérénité. Pourtant, la méditation ne peut être réduite à une simple méthode d’apaisement. Certes, la paix intérieure est nécessaire, fondamentale même, mais ce n’est que pour mieux travailler sur la matière de nos vies. Pour le Zen, et je dirais pour le bouddhisme tout entier, être bien ne peut être la finalité mais la condition du chemin. Nous avons besoin d’un socle fait de confiance et de lucidité pour entrer en réel contact avec nous-mêmes. Le Zen n’est pas une méthode de gestion de soi ou d’adaptation au monde, c’est une pratique de la provocation. On provoque ses propres aveuglements, ses propres colères, ses propres avidités. Kôdô Sawaki, un maître zen japonais disait : la pratique du Zen n’est rien d’autre que la pratique de la perte. Le mot est fort. Mais j’entends là la volonté de ne pas se conforter, de ne pas se satisfaire, mais d’aller au plus profond de soi, au risque même de ne plus être du tout en paix. » (Eric Rommeluère).
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