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Ne craignez pas la vie

Blog de : lungtazen

Face aux changements toujours imprévisibles du monde, l’humain a toujours cherché à le comprendre et le maîtriser. Passant de modèles « magiques » à des modèles scientifiques. Mais il serait vain de croire que même ces modèles vont « posséder » la clé qui permettra de tout maîtriser. d’ailleurs toutes les sciences actuelles sont basées sur les concepts systémiques qui excluent face à la complexité de la vie d’en trouver LA solution mais préfèrent bâtir des hypothèses et les valider ou les changer

« Le zen est l’expérience de l’inconnu. Et devant l’inconnu, le plus souvent, le langage défaille. Pourtant, il nous faut bien oser la parole, la creuser. » Eric Rommeluère

Si nous passons notre vie à chercher la sécurité, nous nous condamnons à une  souffrance perpétuelle dans la vaine quête de ce graal.
Et souvent en tant que bouddhistes nous sommes face à un paradoxe apparent : nous voyons que la vie est impermanence et précaire et en même temps nous prônons entre autre par l’interdépendance, la solidarité. Mais dépasser le paradoxe c’est se rendre compte que la solidarité ne supprimera pas l’insécurité mais qu’elle permet de la vivre collectivement.

«Vivre dans une société fondée sur la quête de sécurité c’est comme disputer une épreuve de rétention du souffle où tout le monde se tendrait comme la peau d’un tambour et deviendrait rouge comme une betterave. Ce besoin de sécurité est en lui-même une contradiction et une source de douleur, plus nous essaierons de l’assouvir, plus nous en souffrirons. » Alan Watts

La troisième voie entre la soumission au « destin » et la recherche de la « maîtrise » de la vie c’est celle de l’ouverture. Et la méditation est ce qui nous permet le mieux de rentrer en contact avec notre propre impermanence.

« La méditation assise est ce qui aide à apprendre comment rester présent à sa vulnérabilité. Elle fournit le moyen de se rapprocher de ses pensées et émotions et d’entrer en rapport avec son corps. Elle sert à cultiver l’amitié inconditionnelle envers soi-même et à ouvrir ce rideau d’indifférence qui nous éloigne de la souffrance d’autrui. » Pema Chödrön

Dans le film récent : « Clones »  les humains vivent dans la perfection par l’intermédiaire de leur clone. Jusqu’à la fin où ils peuvent redécouvrir la beauté de l’humanité même quand elle est fragile, mortelle et vieillissante.
Et la méditation nous offre cette possibilité d’arrêter de fuir notre impermanence, de résister à nos peurs et de nous ouvrir à nos fragilités.

« l’ouverture vient de l’aptitude à bien connaître ses peurs et non de l’aptitude à leur résister. La méditation apprend d’abord au pratiquant à voir ce qui se passe. Même si on continue à s’enfuir et à se complaire, on se rend compte de son manège clairement. En définitive cela ne veut pas dire que nos attachements / aversions disparaissent mais qu’on fait place à une perspective plus vaste, plus généreuse, plus éclairée. On voit son scénario et on l’abandonne pour revenir à la fraîcheur du moment présent. » Pema Chödrön

Alors quand on s’ouvre à cet instant présent, on s’ouvre au monde, à l’humanité. C’est cette fragilité qui nous permet d’être amoureux, poète et passionné.

« Quand on examine son propre coeur et qu’on y voit ce qui est confus et ce qui est brillant, l’amer et le tendre, la découverte ne s’arrête pas à soi-même. On découvre l’univers. » Pema Chödrön

C’est en restant en contact avec la vie qui nous enseigne la créativité comme un maître, que nous pouvons trouver la joie « malgré tous les malgré ».

« Demain n’est jamais là. Ce qui est là est le jour d’aujourd’hui, maintenant, ici.

Quoi qu’il arrive, laissez-le arriver. Vivre, c’est être en mouvement avec la créativité de la vie, à travers vos regards, vos mots, vos comportements relationnels. Sécurité, insécurité, prestige, utilité, respectabilité, tout cela est secondaire.

L’essentiel est de vivre. Alors vous devenez une lumière pour vous-même. Advienne ce qu’il adviendra.

Lorsque la créativité remplit l’aujourd’hui, tout l’avenir descend sur la terre. Le futur c’est maintenant, le futur est ici, le futur est présent éternel.

La vie est le maître toujours présent qui enseigne dans chaque situation, chaque défi, à tout moment. Nous ne sommes pas seuls ni isolés dans notre quête du sens, de la nature de la réalité, nous sommes entourés par la vie… sa pulsation, sa vibration.

Nous apprenons à être alertes et sensibles, de sorte qu’à tout moment nous sommes capables de toucher la vie, sous le fait, le mot, le geste.

Nous devons apprendre à être avec notre être, à le regarder, à l’observer, à lui devenir familier, à comprendre sa réalité et à être avec lui dans l’élégance de la simplicité, totalement libre d’effort et de recherche, et libre du désir de nous en éloigner. Dans cette austérité de la perception, de la compréhension et de la détente inconditionnelle se libèrent des énergies nouvelles. C’est l’épanouissement de l’être qui met un terme à la souffrance.

Ne craignez pas la vie ! Ne craignez pas la liberté ! Ne craignez pas l’amour ! » 

Vimala Thakar

Lung Ta Zen http://lungtazen.wordpress.com/