J'ai le grand bonheur de vous présenter Sharon Salzberg qui viendra à Paris en avril, pour la publication de son nouveau livre Comment s'ouvrir à l'amour véritable (Belfond) et avec qui je dirigerai une journée de méditation.
Pour toute personne intéressée par ce qu'est la méditation, comment s'y engager, comment lui permettre de nous transformer, c'est une occasion unique.
Sharon est l'une des enseignantes de la méditation les plus importantes.
Sharon est l'une des grandes pionnière à intégrer la méditation à notre culture
Quand j'ai commencé à être éditeur, mon premier désir a été de pouvoir la publier tant je crois que son travail est la clé pour que la méditation prenne toute sa place dans notre culture.
Sharon a exploré en quoi la méditation est d'abord un acte d'amour, un acte d'amour pour soi et pour les autres, un acte d'amour pour ce qui est blessé en soi et dans le monde, une manière de ressentir l'amour autour de nous autant que de savoir mieux le donner.
Je le dénonce régulièrement, la réduction de la méditation à un outil technique de gestion du stress est à la fois un contresens et une catastrophe humaniste.
Un contresens car la méditation n'est pas un outil, ne vise pas à « gérer » quoi que ce soit, mais à nous permettre d'accueillir, d'écouter, de respecter ce que nous vivons.
C'est aussi une catastrophe humaniste, car une des grandes violences de notre temps consiste à tout réduire à un stock à gérer — les arbres, les animaux, les êtres humains, les émotions… Nos souffrances ne viennent pas d'un défaut de gestion, mais elles surviennent quand on oublie d'avoir un rapport non gestionnaire, un rapport d'amour envers tout ce qui est.
Son histoire : de New York à Bodh Gaya
Je crois que si Sharon n'est pas tombée dans le piège d'une instrumentalisation de la méditation, mais nous aide à faire de la pratique un espace de guérison et d'apaisement, c'est en raison de son propre chemin. Elle a connu la souffrance. Elle sait ce qui l'apaise.
Née à New York en 1952, Sharon Salzberg a vécu une enfance particulièrement tourmentée et douloureuse (mort de sa mère, abandonnée par son père, à l'âge de 16 ans elle a vécu dans cinq familles différentes).
En 1969, lors d'un cours de philosophie asiatique à l'université de Buffalo, elle découvre le livre de Chogyam Trungpa, Méditation et action. Puis elle assiste à l'une de ses causeries : il est le premier maître bouddhiste qu'elle rencontre. Elle réalise alors que la méditation peut l'aider à surmonter sa souffrance personnelle.
En 1970, elle part en Inde, motivée par « une intuition que les méthodes de méditation m'apporteraient quelque clarté et paix ».
À Bodh Gaya, Sharon assiste à son premier cours intensif de méditation. Elle passe les années suivantes à étudier auprès de différents maîtres spirituels.
Son travail avant-gardiste sur la méditation de bienveillance
Elle rentre aux États-Unis en 1974. Très vite, elle comprend que si tout le monde se focalise sur la « mindfulness », la pleine présence, on oublie trop souvent la dimension de bienveillance. Elle l'explore, s'y engage et finit par l'enseigner.
Sharon Salzberg est aujourd'hui une figure centrale dans le domaine de la méditation.
Son remarquable travail autour de la bienveillance l'amène à proposer des méditations guidées pour aider tout un chacun dans sa vie quotidienne et, plus largement, à montrer en quoi ces pratiques sont une réponse efficace à la violence, la guerre et le terrorisme.
Elle offre une approche laïque et moderne des enseignements bouddhistes, les rendant instantanément accessibles.
Son nouveau livre Comment s'ouvrir à l'amour véritable est le fruit de quarante années d'exploration de la bienveillance.
Fabrice Midal Ecole Occidentale de Méditation