Il y a maintenant plus de 10 ans que les gens qui se
sentent responsables « dans » ce monde vis-à-vis « de » ce
monde tirent les sonnettes d’alarme au sujet de ces fléaux que sont les agro
carburants. Ils utilisent les terres agricoles à des fins non
nourricières, ils font monter le prix des denrées, ils appauvrissent encore et
toujours les plus pauvres des pays producteurs, voyez cet exemple
flagrant !
« Au Kenya, l’accaparement des terres par de
grandes entreprises au détriment des populations locales se poursuit dans
l’incompréhension la plus totale. Ainsi, le gouvernement vient de « confier »
50 000 hectares de forêts, situés dans la région côtière de Malindi, à la Kenya
Jatropha Energy Limited, entreprise privée détenue par la société italienne
Nuove Iniziative Industriali SRL. Sans surprise, cette dernière est spécialisée
dans la production d’énergies renouvelables, et notamment d’huile de palme qu’elle importe depuis les
continents africain et asiatique.
Selon un document officiel fraîchement publié par les autorités, les terres en
question seraient louées pour une durée de 33 ans, sur la base tarifaire de 2
euros par hectare.
D’après Réseau Action Climat (RAC), la Kenya Jatropha Energy Limited projette
de raser 30 000 hectares forestiers et d’exploiter les terres communales ainsi
investies.
La finalité de cette installation trouve sa réponse dans la production du
jatropha, une plante non comestible mais supposée offrir des rendements élevés
en huile, vouée à alimenter la production d’agrocarburants !! »
Voilà un exemple où mène l’écologie, Soi-disant, les politiques ont été manœuvrés par quelques lobbies industriels sans foi ni loi … les mêmes politicards, patrons profiteurs, les mêmes lobbies de la puissance et du profit qui n’ont rien à faire de leur planète nourricière mais n’ont dans le cœur et dans le cerveau qu’amasser des richesses au détriment non seulement de la planète mais aussi de leur semblables humains.
- le développement des agrocarburants pose un problème éthique majeur : un plein de 4×4 = 250 kg de céréales = la ration d’un homme pendant un an. France Nature Environnement rappelle que plus de 850 millions de personnes dans le monde souffrent de la faim.
- les solutions proposées sont cultivées sur des surface agraires, aucune des solutions exposées ne poussent en zone où il n’y a ni forêt à défricher ni champs existants, donc soit on déforeste, soit on prend le pain de la bouche des pays pauvres pour nourrir nos voitures !
- il faudrait par exemple cultiver 118% de la surface totale de la France en tournesol pour remplacer l’intégralité des 50Mtep de pétrole consommés chaque année (juste) par les Français dans les transports (104% de la surface nationale avec le Colza, 120% avec la betterave et 2700% avec le blé). Et sachant qu’un hectare de soja produit en moyenne 500 litres de biodiesel, quand le même hectare planté de palmiers à huile en produit 3700 litres… Il ressort que seulement trois productions permettent des rendements élevés: la canne à sucre, la betterave (pour l’éthanol) et l’huile de palme (biodiesel). Et toutes trois, bien sûr ne poussent qu’à la place de cultures vivrières ou, comme pour le Brésil, à la place de forêts.
- Sachant que le but à atteindre est la réduction d’émission de CO2, et que les forêts absorbent ce même gaz, le remède est pire que le mal. Je ne dis pas qu’il faut continuer à polluer avec du pétrole, mais la solution miracle des agrocarburants n’existe pas.
- La Banque mondiale vient de publier un rapport sur le développement dans le monde en 2008, intitulé « L’agriculture au service du développement ». Ce texte fait état des problèmes posés par le soutien étatique à l’essor des biocarburants. En effet, s’ils offrent une source potentielle d’énergie renouvelable et pourraient ouvrir de vastes marchés pour les agriculteurs, peu de programmes sont économiquement viables, et la plupart d’entre eux ont un coût social et environnemental. Leur développement peut entraîner des effets dangereux tels que l’intensification de la compétition autour des terres et de l’eau, ou la déforestation.
En plus les biocarburants ne sont qu’un triste palliatif, une alternative
sauvage au manque de pétrole qui nous attend. Changer nos habitudes de vie est
la solution la plus sage mais la moins envisageable pour les humains que nous
sommes devenus.
Depuis Diogène et Socrate quels réels progrès l’être humain a-t-il réalisé ? Je suis dans le regret de dire : aucun !
N’y aurait-il pas une raison à cela ?