Il faut reconnaitre aux autorités publiques françaises l’art de la façade. Quelques mois après le lancement (le 31 janvier 2012) de l’observatoire Pharos par le Sénat et son inauguration par François Hollande, le 3 octobre 2012 : « L'observatoire Pharos du pluralisme des cultures et des religions sera un espace de tolérance et donc d'abord d'information – tant il est vrai que l'intolérance naît de l'ignorance » (Le Monde des religions), nous constatons qu’une quatrième enquête parlementaire sur les « sectes » est en cours au Sénat.
Quatre enquêtes sur une période de 17 ans, dont les rapports des trois premières ont été exemplaires de désinformation, sur l’un des thèmes les plus choyés des parlementaires, alors que le pays a bien d’autres problèmes, réels ceux-là, à résoudre.
L’observatoire Pharos saura-t-il rapporter le climat d’intolérance, né de l’ignorance, visant les minorités spirituelles, éducatives et thérapeutiques, autrement dit les « sectes » selon la MIVILUDES ? Le CICNS est à la disposition des promoteurs de l’observatoire : « un réseau de personnalités de philosophies et d’opinions très diverses – [qui] sont unanimes : il s’agira d’une structure de la société civile, professionnelle et indépendante, dont la composition reflétera le pluralisme culturel et religieux », pour les aider à remplir la fiche de la France sur sa conception à géométrie variable du pluralisme. Mieux encore, nous aimerions leur suggérer de profiter de nos propres travaux sur les caractéristiques qui nous semblent indispensables pour un bon observatoire.