Depuis le 4 juin, des petits maraîchers manifestent à Toulouse sous les fenêtres de la direction régionale de la concurrence et de la consommation. Ils brandissent des pancartes sur lesquelles est écrit "Légumes clandestins".
Comment ? Des légumes pourraient-ils être clandestins, à l'instar de produits néfastes comme les cigarettes oui la drogue ?
Et bien oui. Et ceux qui les vendent risquent les foudres de la justice. Ainsi ces petits maraîchers encourent une amende de 450 euros, pour avoir vendu des plants de tomates non inscrites au catalogue officiel, et pour ne pas disposer de la carte du GNIS, l’interprofession nationale des semences et des plants.
Comment ? Mais les graines, c'est la nature qui les donne. Elles font partie du patrimoine universelle de l'humanité non ?
Et bien non. L’industrie semencière, cherche, depuis cinquante ans, « à standardiser les semences pour les adapter partout aux mêmes engrais et pesticides chimiques ».
Du moins est-ce ce qui est dit. Ceux qui font leur jardin, leur jardin bio, savent qu'il en est bien souvent tout autrement. Toujours est-il qu'entre 1954 et 2002, 80% des variétés potagères ont été rayées du catalogue du GNIS. 876 variétés en 1954, plus que 182 aujourd'hui. A ce rythme là dans quelques années il n' aura plus que 10 variétés OGM dans ce catalogue.
De quel droit, avec seule motivation le profit financier, l'industrie nuit-elle à la biodiversité, à la nature, à la vie ?
En attendant que les pouvoirs publics se réveillent et réagissent, ce qui n'est probablement pas demain la veille, que chacun résiste selon ses possibilités. Il existe des bourses d'échanges de graines, dans lesquelles ont trouvent des semences de variétés dites anciennes. Jardiniers échangez vos précieuses graines dans ces bourses d'échanges. Et nous tous, consommateurs achetons autant que possibles les légumes de contrebande des petits maraîchers sur les marchés.
Avec l'aimable autorisation du site lebruitduweb.fr