Le Feng Shui passe aussi par la gestion et la mise en valeur de nos produits de consommation. Ce que nous consommons, ce que nous mangeons a le plus souvent une même fin, une même destination, la poubelle.
Récemment, cette étape me semblait s’arrêter dans ce contenant que nous appelons poubelle à roulette, carton, casier ou sac. Ce contenant était vidé, déplacé, enfourné, avalé par des camions malodorants et bruyants contre qui on peste quand il s’agit de partir travailler en voiture le matin.
Je travaille actuellement dans la « valorisation des produits », plus communément appelé trieur de «produits», dans une déchetterie. Ce ne sont pas des déchets. (La vie parfois nous emmène parfois dans des sentiers qu’il nous faut bien franchir). Je vois passer sur un tapis roulant les « produits » papiers et plastiques, du dépôt où ils s’entassent, contenus des camions de poubelle pour finir en balles ficelées de papiers et de plastiques, recyclées, prêtes à recommencer une nouvelle vie dans le cycle sans fin de la consommation.
J’y ai relevé trois mouvements fondamentaux : la ligne droite, la spirale et la compression. D’immenses tapis roulants de plusieurs dizaines de mètres acheminent, étalent, offrent, au tri les « produits ». Des tambours brassent, trient et répartissent ces « produits » sur les tapis. La compression permet de réduire le volume de ces « produits » qui, il faut l’avouer, prennent beaucoup de place.
Le rebus n’y a pas sa place. Les objets de consommation, oubliés par leurs anciens propriétaires, sont passés au crible des petites mains ans des locaux insonorisés et ventilés. L’œil humain restant plus fiable que celui de la machine, beaucoup finissent au feu, autre destination à vocation calorifuge, qui permet d’alimenter en eau chaude et en chauffage l’agglomération toute proche.
Le passage par ces mondes souterrains, invisibles à nos yeux font aussi parti du cycle de la consommation. Qu’on les juge ingrats, sales ou malodorants, nous ne pouvons pas nous en passer, sous peine de finir sous nos propres ordures. J’ai vu ce à quoi cela pouvait ressembler à Marseille, durant les grèves, cela se passe de commentaires.
Enfin, le mot « ordures ». « Or-Dur », en langue des oiseaux, source de richesses cachées dans nos décombres, amusant, non ? Ce qui s’apparente donc à une chose ingrate est donc une source de richesse et de renouveau.
Internettement votre.
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