Depuis qu'elle a été révélée par Miviludes, la modification législative ne permettant plus à la justice de dissoudre une secte pour escroquerie génère un tollé.
Du coup, Le Ministre de la Justice, Mme Michèle Alliot-Marie a déclaré ce matin sur Europe 1 que cette modification était une "erreur matérielle" et qu'elle "sera corrigée dès que possible".
Donc en théorie la Scientologie dont le procès se conclura le 27 octobre, retombe sous la menace d'une dissolution.
Dissolution ? Pas sûr… Les syndicats de magistrats ont fait remarquer que la Scientologie était définitivement sauvée, quoi qu'il arrive, sans doute en raison des délais nécessaires pour rétablir le texte et son application.
Plus encore, l'Union syndicale des magistrats (USM), et le Syndicat de la magistrature (gauche), déclarent que le vote qui a modifié la loi ne peut pas résulter d'une erreur matérielle et ne peut être considéré comme une "simplification", puisqu'il enlève un pouvoir déterminant aux tribunaux. L'USM, dans un communiqué, a demandé au gouvernement "de faire toute la lumière sur ce qui pourrait bien être un scandale d'Etat".
Bien entendu, Me Olivier Morice, avocat des plaignants dans l'affaire, a déjà demandé une enquête sur le vote, accompagné par le député Jean-Pierre Brard (membre de la commission anti-sectes). Sans se priver de rappeler que Tom Cruise, Scientologie éminent, avait été reçu officiellement par Nicolas Sarkozy en 2004, quand celui-ci était ministre de l'Economie.
Il n'en faut pas plus pour soupçonner que la Scientologie a obtenu cette réforme législative par le biais d'appuis politiques.
Une affaire qui n'a pas fini de faire couler de l'encre… à suivre :-)