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La pêche et le poirier

La condition d'un pêcheur malheureux s'aggravait chaque jour, car sa pêche ne cessait depuis des mois d'être très mauvaise. Un soir d'hiver, un moine frappa à sa porte et lui demanda l'hospitalité. Le pêcheur aussitôt lui offrit de partager sa modeste demeure. Il lui donna son lit et sa seule couverture. Il alla couper des branches de pin et fit du feu (selon certaines versions, il brûla ses getas, ou sandales de bois). N'ayant pas de quoi manger, il alla  emprunter chez le voisin et fit cuire du riz, qu'il donna au vieux moine. Le lendemain, il vint le saluer pour lui dire adieu. Le jour avançait et il devait retourner à sa barque comme il le faisait chaque jour, inlassablement. Il s'apprêtait à laisser le vieux moine, mais ce dernier lui dit : « Je viens avec vous; et prenez cette saumure que vous avez là! » Arrivés au bord du lac, le moine prit la saumure et la jeta dans l'eau, puis il dit au pêcheur :

« Prenez votre barque et allez pêcher, puis revenez me voir. » II revint... avec de grands paniers pleins de poissons. Et il ne se passa pas un matin sans que, s'en allant pêcher à l'endroit où le moine avait jeté la saumure, il ne revînt avec les paniers remplis. C'est une bonne histoire.

En voici une autre, qui exprime l'inverse de la précédente. Un moine en voyage avait très soif. Il trouva un poirier et alla demander à la vieille fermière l'autorisation de prendre un fruit. Elle refusa sèchement. Le moine n'insista pas et passa son chemin.  Mais l'histoire raconte que la vieille n’obtint plus une poire de son poirier

Qui était devenu aussi dur que la pierre. Dans ce village, de nos jours encore, on peut voir ce poirier  desséché.

Commentaires

Ce texte est, il me semble, issu d'un petit livre très sympa de Deshimaru: Le Bol et le Baton. Notre ami Lung Ta Zen le confirmera certainement.

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