Passionnée de poésie et de littérature, j’ai poursuivi un cursus universitaire conduisant naturellement vers le professorat que j’exerçai quelques années. Au fond de moi, néanmoins, la petite fille rêveuse, mystique, subjuguée à l’époque par les aimants et les labyrinthes, ne demandait qu’à renaître : les manifestations médiumniques de l’enfance ressurgirent en force vers mes 29 ans imposant la quête intérieure et m’ouvrant à une profonde et exigeante vocation, celle d’inviter l’autre à ses épanouissement et réalisation personnels. La médiumnité n’est pas (ou plus) simplement « divinatoire », elle se devient aussi levier « d’évolution ».
Il s’agit à mon sens d’ouvrir l’espace et le temps d’une aventure partagée. Idéalement, parce que mon interlocuteur m’honore de sa confiance et d’une ouverture d’esprit, nous nous envolons ensemble dans un subtil « pas de deux ».
« Quel voyage » me dit-on parfois ! Quelques instants suffisent le plus souvent, pour que s’évanouisse ma conscience ordinaire et que jaillisse la vibration particulière permettant de me glisser en l’autre, pour l’autre, avec l’autre au détour d’un mot « chuchoté » ou d’une image « subreptice ».
Alors, ma voix traduit, au gré des images et des mots qui s’imposent, les hier-présent-demain, les dons et sources vives de l’autre, comme on étirerait un écheveau au long d’un invisible fil de trame le reliant à lui-même, dans un lieu-mémoire qui préside à sa vie. Et rien n’est pèle-mêle : chaque chose est dite et justement posée. Je me surprends, surtout quand il s’agit de clairaudience, à être ce « conteur » qui aurait la lecture naïve et spontanée d’un enfant et le recul d’un sage, en même temps.