Le 1er juin dernier un "pôle religions" a été créé au sein de la direction de la prospective du ministère des affaires étrangères. Le ministre Bernard Kouchner, qui est à l'origine de cette création, y voit "un effet de la mondialisation et une nécessaire modernisation des mentalités". Selon lui "La réflexion pour une prise en compte de paramètres religieux était insuffisante au sein de la diplomatie française [...) On a intégré la démographie, l'écologie et les pandémies à la réflexion stratégique, pourquoi pas les religions ? Toutes les guerres que j'ai connues comportaient à des degrés divers des histoires de religion". Joseph Mailka, resposanble de ce nouveau pôle, le justifie ainsi: "Dans certains pays, faire de la politique, c'est parler religion, et inversement. On ne peut pas l'ignorer", et d'ajouter: "Comment faire de la médiation dans un conflit si on ne connaît pas la différence entre chiisme et sunnisme, entre un grec-orthodoxe et un maronite ?". Ce pôle religions a pour tâche, en s'appuyant sur des avis d'expert, de mener une réflexion en amont, de suivre les grands mouvements religieux à travers le monde et leurs éventuelles implications politiques pour, le cas échéant, accompagner la diplomatie active de la France. Parmi ces grandes tendances et mouvements religieux, Joseph Maila a cité le protestantisme évangélique, l'orthodoxie en Russie ou la dimension religieuse de la contestation en Iran et ... la laïcité en Europe. Il a encore déclaré que le pôle religions travaille sur "les conséquences d'une éventuelle condamnation de l'Eglise de Scientologie et sur son accompagnement diplomatique" Ce pôle religions fait beaucoup réagir depuis quelques jours. Certains saluent la clairvoyance de cette création tandis que d'autres considèrent que la France est un pays laïque qui ne devraient pas se mêler de ces questions. Curieusement il y a moins de réactions sur le fait que les déclarations de Joseph Maila accordent implicitement le statut de religion à la Scientologie.