La magazine Franc Maçonnerie n°44 qui vient de sortir propose notamment deux articles qui peuvent plus particulièrement intéresser les visiteurs du Monde d'Omkar. Voici l'introduction de ces deux articles :
Mais qui est le Grand Architecte de l'Univers ?
La maçonnerie moderne, « spéculative », née outre-Manche n’a pas inventé le Grand Architecte, mais elle l’a institutionnalisé comme plus petit dénominateur commun de la croyance en un Dieu révélé, afin de permettre à ses membres d’en finir en loge avec les querelles religieuses qui déchiraient la société anglaise à la fin du XVIIe et au début du XVIIIe siècle. Le généreux projet aurait-il échoué face à l’exigence croissante de liberté de conscience ? Aujourd’hui, le GADLU divise l’univers feutré de l’Ordre tel un scalpel, révélant des clivages dogmatiques profonds alors qu’il n’ambitionnait que de « rassembler ce qui est épars » ! Nous assistons pourtant à un tournant : de part et d'autre le dialogue semble se renouer et des ponts sont à nouveau établis.
Un Grand Architecte qui nous vient de loin…
Le concept de Grand Architecte est très antérieur à la maçonnerie spéculative qui n’a fait que l’emprunter. L’idée générale que l’on retrouve chez nombre d’auteurs, de Cicéron à Rousseau, de Descartes à Voltaire, est celle d’un ordre du monde d’une telle complexité qu’il ne peut se concevoir sans une pensée extérieure structurante et créatrice, celle d’un « architecte » ou d’un « horloger » qui agence finement les rouages de l’univers et leur donne l’impulsion nécessaire...
Les Temples : vers la lumière du sacré
Depuis l’aube de l’humanité, certains lieux géographiques, archéologiques ou sculpturaux, insolites et mystérieux sont considérés comme sacrés. Dans ces lieux vivraient des dieux, des esprits ou des énergies éternels. Ces sites seraient des passages, des portes, des béances ouvrants l’accès des humains aux mondes invisibles ou permettraient à certaines forces de féconder le monde des humains. On peut se demander si les Temples initiatiques des francs-maçons à l’architecture si particulière font partie de ces lieux sacrés hors du temps.
La notion de sacré émerge d’un lieu naturel ou d’une construction si ce lieu permet à l’être humain de s’orienter vers le mystère de la création ou de son devenir au-delà du visible. La valeur sacrée d’un lieu résulte de l’orientation, de la disposition, du chemin intérieur que l’être humain y parcourt dans un saisissement inexplicable. Un lieu est décrété sacré s’il provoque le passage vers un état de conscience différent des états ordinaires. Un espace sacré a une résonnance à l’intérieur de l’espace humain.