Avertissement : par atonisme, nous entendons la "nouvelle" religion que le pharaon Aménophis IV / Akhenaton imposa à partir de la 4e année de son règne, jusqu'à sa mort, 13 ans plus tard. Cette religion repose sur le dieu solaire, Aton.
Une « révolution » théologique avant Akhenaton
Avant même le règne d’Aménophis IV, futur Akhenaton, le culte solaire connaît une nouvelle vivacité depuis le règne de Thoutmosis IV que son fils et successeur, Aménophis III poursuit. Si Rê, et plus précisément Rê-Horakhty demeure la divinité solaire par excellence, le disque solaire (=Aton) sort de la pénombre théologique égyptienne. Les premières mentions du disque Aton remontent aux Textes des Pyramides (Ancien Empire, vers 2400 av. JC). Mais cette divinité demeure marginale. Aménophis III utilise le nom Aton pour des navires royaux, des monuments.
Les égyptologues appellent cette mouvance solaire : « nouvelle théologie solaire ». L’égyptologue allemand Assman, l’un des grands plus spécialistes de la religion de l’ancienne Egypte, fut le premier à définir cette nouvelle théologie. Pour simplifier la réflexion du chercheur, durant cette période, les liens entre dieu / dieux et l’individu se modifient. Une piété personnelle apparaît, dans le sens où l’individu s’adresse directement à la divinité. Le dieu écoute. Le culte solaire connaît un regain d’activité notamment grâce au dynamisme d’Héliopolis (près du Caire moderne), lieu d’origine de la théologie solaire. Et cette tendance solaire profiterait de l’émergence de la nouvelle théologie. Et Rê renforce son importante par son assimilation à Osiris quand Rê (le soleil) traverse la nuit (le nocturne). Il y est associé à Osiris. Seconde tendance, l’association de Amon et de Rê. Cette entité divine se place au-dessus des autres dieux et devient le Créateur du monde, de l’univers par excellence. Cette union s’inscrit dans la nouvelle théologie."
