Bien sûr, cela concerne surtout les mangeurs de poissons, nos amis végétariens (et il y en a beaucoup ici!) regardent cette nouvelle comme une tristesse de plus à mettre au compte de ces dévoreurs de viande qui sont définitivement créateurs d'énormes problèmes écologiques environnementaux (sans compter les dégats sur la santé) dont les répercussions sont incommensurables il ne faut pas se voiler la face.
Selon un récent rapport réalisé conjointement par la New economics foundation (nef) et l’alliance OCEAN 2012, les européens consomment bien plus de poissons que ne peuvent en fournir les eaux d’Europe.
D’après l’étude sur le degré d’autosuffisance relatif à la consommation de poissons, d’une part, pour l’ensemble de l’Union européenne et, d’autre part, pour chaque Etat membre.
Par autosuffisance, on
entend la capacité des pays européens à répondre à la demande en poisson grâce
à la production issue de leurs propres eaux. Or, si l’on se base sur la
consommation annuelle totale de poissons de la région qu’elle couvre, l’UE
engloutirait en seulement 189 jours les réserves prévues pour 365. Plus
éloquent, le « jour de dépendance » à l’égard du poisson correspond à la date
du calendrier à partir de laquelle on estime que le pays ou la région commence
à dépendre des ressources extérieures pour sa propre consommation, en raison
d’un épuisement de son stock. Pour l’UE, cette date de rupture est le 9
juillet. Depuis 2000, ce jour tombe de plus en plus tôt dans l’année,
enregistrant une anticipation de près d’un mois.
Pour remédier à cette pénurie et maintenir ses niveaux de consommation, l’UE se
tourne alors vers l’importation de poissons issus d’eaux extérieures. Ainsi, à
partir du 9 juillet, le poisson consommé sur place provient d'importations,
certaines espèces surpêchées continuant, en revanche, d’être exportées. Si le
recours à l’importation peut se justifier pour des Etats n'ayant que peu ou pas
d'accès aux eaux de l'UE, tels que l'Autriche, la Slovaquie ou la Slovénie, on
constate que d’autres pays disposant d'un plus grand accès aux eaux
communautaires comme l'Espagne, le Portugal, l'Italie, l'Allemagne et la France
s'approvisionnent également tous dans les eaux non communautaires pour plus de
la moitié de leurs poissons. En 2010, la France est ainsi dépendante depuis le
20 juin.
Incluse à ces calculs, l’aquaculture nationale des pays de l’UE, bien qu’en
pleine croissance, n’a pas été en mesure de renverser cette tendance de
dépendance accrue.
Sonnant l’alerte, le rapport entend démontrer que l’augmentation de la
consommation de poissons dans une situation de déclin des stocks n’est pas
viable, tant pour les ressources européennes que pour les stocks halieutiques
des pays fournisseurs. Selon la Commission européenne, 72 % des stocks
halieutiques évalués des eaux européennes sont, à l’heure actuelle, surpêchés.
Mais pour inquiétante qu’elle soit, cette étude insiste sur le fait qu’il est encore temps de renverser la vapeur : « L'UE a des eaux très productives qui peuvent soutenir une offre stable à long terme en poissons, en emplois et en avantages socioéconomiques connexes, mais uniquement si ces ressources halieutiques sont gérées de manière responsable ». Outre la transparence sur les volumes pêchés et la prise en compte de quotas de capture basés sur des avis scientifiques, l’une des solutions avancées consiste en la promotion d’une consommation responsable auprès des consommateurs de l’UE, encore bien trop peu informés sur la provenance du contenu de leur assiette notamment. Révélateur, cet état des lieux arrive à point nommé alors que se profile la réforme de la politique commune de la pêche (PCP) de l’UE.